Le Kadhafi, un nouveau poison

Article : Le Kadhafi, un nouveau poison
Crédit: Tony Webster de Minneapolis, Minnesota, États-Unis
6 octobre 2023

Le Kadhafi, un nouveau poison

En Côte d’Ivoire, les réseaux sociaux se font l’écho d’une pratique qui prend de l’ampleur. En effet, chez les jeunes, la consommation de Kadhafi croît de jour en jour. À défaut d’avoir des études sous la main sur le sujet, je passe devant les maquis et les bars chaque matin, de bonne heure. Aussi l’amoncellement de canettes de Vody et de plaquettes de tramadol que j’y vois et le nombre d’incarcération pour voie de faits me conforte dans ma position : le « Kadhafi » détruit la jeunesse ivoirienne. Toutefois, si on pouvait en calculer les gallons consommer, ça serait ahurissant. Les buveurs de Kadhafi seraient-ils plus nombreux que les buveurs d’alcool ? Pas jusque-là. N’exagérons rien.

C’est quoi le Kadhafi ?

Avant d’aller plus loin, le Kadhafi dont nous allons parler, n’a rien à voir avec le guide libyen, Mouammar Kadhafi. En effet, le nom est juste quelque chose d’aléatoire. Ce sont des cachets de ©Tramadol dilués dans du Vody, un mélange de boissons énergisantes et de vodka. Compte tenu de l’effet inhibiteur et de la somme de choses destructrices qu’il peut vous faire commettre, la jeunesse ivoirienne a alors choisi ce nom en hommage aux atrocités que ce dernier a pu commettre. Même si elle est assez obtuse, la jeunesse ivoirienne, il faut le reconnaître, a de la suite dans les idées avec un pareil rapprochement par l’image ! Il faut quand même en avoir dans le troufion. Dommage que ça soit le seul mérite qu’on est en mesure de leur reconnaître.

kadhafi
Médicaments / Image par Pexels de Pixabay

Entre cocaïne et haschisch, le Vody+ s’impose

Alors que tous les regards sont braqués sur la cocaïne et d’autres drogues, le Khadafi fait son chemin. Et quel chemin ! D’abord, les dangers liés à cette nouvelle substance sont forts. Ensuite, les mesures qui ne visent pas à faire des coups d’éclat mais à préserver la jeunesse ivoirienne. Le Kadhafi, au même titre que la cocaïne, est un poison redoutable. Guy de Maupassant s’y est essayé. La qualité de ses nouvelles en a pris un coup. Lui, au lieu du Khadhafi, carburait à l’éther. En Côte d’Ivoire, la jeunesse boit le Kadhafi, comme un suicidaire boirait du whisky avant de s’en aller se jeter du haut d’un précipice. Pas besoin d’être un professeur Raoult pour voir, par observation, qu’avec le Khadafi, l’ivresse se produit en un claquement de glotte. Il faut dire que la jeunesse aime se défoncer à tout. « Qu’importe le flacon », pourvu qu’on soit claqué à mort.

Kadhafi, substance récréative

Utilisé à des fins récréatives, le « Khadhafi » pourrait avoisiner plusieurs litres d’alcool de fortes concentrations en une gorgée. Les symptômes se produisent en un clin d’œil. D’abord, une violente excitation. Petite anecdote. Aux premières heures, les jeunes l’utilisaient comme aphrodisiaque, histoire de faire « durer le suspense ». Il s’ensuit alors, une grande salivation. Lorsque le corps de celui qui l’ingère n’est pas bien préparé, on observe des convulsions épileptiques et on peut aller jusqu’au coma éthylique. Il faut combattre ce nouveau fléau qui vient se greffer sur d’autres que nous n’avons pas fini de combattre.

Le dessus d’une canette de soda en aluminium / Tony Webster de Minneapolis, Minnesota, États-Unis

Pourquoi une si grande attirance pour cette substance ?

D’abord, les jeunes adorent le Khadhafi pour ses effets inhibiteurs. De façon lapidaire, on dira que le wôrôseurs de Khadhafi est palabreur ; il n’a peur de personne. Dans un état d’esprit, il ressemble plus à un bipolaire qui se passe de ses traitements qu’à un hystérique. Ensuite, ce n’est pas cher. Cette substance est à la portée de tous et de toutes les bourses. Enfin, il se vend à tous les coins de rue. Sans aucun contrôle. Quel que soit l’âge, tout le monde peut l’avoir.

Vody+ et troubles

Pour l’heure, il n’existe aucune étude qui montre une corrélation entre les consommateurs de Khadhafi et le nombre croissant de fous qui se pavanent en ville. Mais, nombreux sont les consommateurs qui se plaignent d’ulcères gastriques. Là encore, il n’y a aucune étude qui montre que ce breuvage provoquerait des lésions sur les viscères. Vu la consommation grandissante de la jeunesse, nous pouvons dire que le buveur de Khadhafi est susceptible de devenir dépendant de cette drogue.

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